CUBA 2012 : CARNET DE VOYAGE (4) !
01/04/2013
Ce qui surprend le plus en visitant la Havane et tout Cuba c’est que le grand héros de l’Ile ce n’est pas Fidel Castro, très peu visible en image en dehors du musée de la Révolution, ni Raoul Castro, son frère président en exercice de la République Cubaine, complètement invisible sur les murs, ni même Le Che, même s’il est très présent mais José Marti.
Qui le connaît en Europe ?
Peut être les amateurs de chansons savent que les paroles de la chanson Guantanaméra ont été écrites par lui, et encore ce n’est pas certain. Pourtant José Marti est le véritable héros de l’Ile, et au-delà de l’ensemble de l’Amérique Latine. Ne pas le connaître, ce n’est pas connaître grand-chose sur ce continent. José Marti est présent partout à Cuba, de l’Aéroport qui porte son nom, aux écoles les plus éloignés du pays où se trouve un monument pour le commémorer. Son nom, son visage sont partout répétés des milliers et des milliers de fois. José Marti c’est un personnage hors du commun, le vrai héros de l’Ile.
José Marti (1853-1895) est sans conteste à l'origine de la création au XIXe siècle de la conscience continentale d'une Amérique métisse, celle qu'il nomma « Notre Amérique », en opposition à l'Amérique anglo-saxonne du Nord.
Il prit la défense des Noirs et des Indiens, fut l'organisateur et le premier dirigeant de la Guerre révolutionnaire d'indépendance de Cuba en 1895 - Cuba est alors une colonie espagnole -, le fondateur du Parti révolutionnaire cubain (1892), celui qui formula pour la première fois une doctrine américaine anti-impérialiste.
Il fut aussi poète, critique littéraire et journaliste, reconnu dans toute l'Amérique. La célèbre chanson Guantnamera s'inspire de son recueil de poèmes Versos sencillos (1891).
Déporté en Espagne très jeune, il voyagea dans toute l'Amérique latine (Mexique, Guatemala, Venezuela) et aux Etats Unis et fonda de multiples revues éphémères.
Initiateur du soulèvement anticolonialiste de 1895, il débarqua à Cuba (comme le fit Fidel Castro quelques années plus tard) accompagné d'un détachement armé, mais fut tué lors de sa première bataille contre les Espagnols.
Il est depuis considéré comme un martyr et un mythe de l'indépendance de Cuba et de l'Amérique latine.
Lorsque Fidel Castro a pris le pouvoir en 1959 il s’est heurté très rapidement dans plusieurs provinces de Cuba à des bandes de rebelles dont l’objectif était de renverser la révolution et de s’attaquer aux écoles jugées responsables de cette révolution. De nombreux instituteurs périrent face à ces bandes armées. Fidel Castro décida alors que la priorité des priorités c’était la lutte contre l’analphabétisme qui alors touchait une majorité d’habitants en particulier dans les zones rurales.
Ce principe avait été édité un siècle avant par José Marti disant "Un pays cultivé est toujours fort et libre!" et cela c’est avéré juste. Cuba avec la fin de l’analphabétisme qui ne touche plus aucun Cubain a gagné en force et en liberté. Hugo Chavez lorsqu’il est devenu président du Vénézuela a donné la même priorité, celle donné à la culture, à l’écriture, à la lecture à son peuple pour lutter contre l’inculture, les préjugés, et la bêtise.
A la Havane, nous avons pensé qu’aller visiter la maison où avait vécu José Marti lors de son premier passage à Cuba serait un geste de respect envers ce héros, mais également un moment de recueillement. Nous n’avons pas pu visiter cette maison en raison de l’heure tardive, mais nous l’avons vu de l’extérieur. Elle se trouve à côté d’une école qui porte son nom, tout un symbole.
Cette visite a été l’occasion de traverser la nuit une partie de la capitale Cubaine, et de sortir du cadre strictement touristique. Nous sommes passé notamment près de la gare que nous avons visité. Près de la gare des enfants jouaient au foot, et près d’une place un marché improvisé se tenait avec la vente d’objets divers. La Havane c’est cela aussi : pas de misère mais pour de nombreux habitant une certaine pauvreté. Cela dit en relativisant et en comparant. D’autres personnes qui ont visité de nombreux pays d’Amérique Latine ou d’Afrique nous ont indiqué que la vie quotidienne était bien meilleure que dans ces pays.
A Cuba, des enfants pieds nus, sans chaussures, cela n’existe pas, dans d’autres pays oui, et c’est un signe d’une société, comme l’indicateur d’usure des pneus pour l‘automobile.
Je tenais aussi à dire que la Havane traversé la nuit, dans des quartiers qui en France seraient considérés comme peu sûr près des gares, avec des rues éclairées très moyennement, et une présence policière presque nulle n’a présenté aucun danger pour nous. Personne nous a molesté, suivi, ou bousculé. C’est peut être aussi cela un signe.
CUBA 2012 par E-Mosaique
Par Diaz Diego, blogueur
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